Créée dans les années 20, l’agriculture biologique fut d’abord un mode de production agricole alternatif doté d’un cahier des charges privé.

Au milieu des années 1970, la France compte environ 5 000 à 6 000 producteurs bio, estime le Conseil général de l’alimentation de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) (1). Les exploitants bio se regroupent en 1978 pour créer la Fédération nationale de l’agriculture biologique (FNAB). Cet organisme porte la voix des professionnels de la bio et travaille à faire reconnaître institutionnellement ce nouveau modèle agricole.

Un règlement européen

Mais il faudra attendre la Loi d’Orientation de juillet 1980 et un décret du 10 mars 1981 pour que soient précisées les conditions de production de « l’agriculture n’utilisant pas de produits chimiques de synthèse ». En 1985, celle-ci est rebaptisée « agriculture biologique ». Cette même année, naît la marque AB dotée d’un logo national appartenant au ministère en charge de l’agriculture et dont l’utilisation reste facultative. Il sera suivi en juillet 2010 par le logo européen appelé « eurofeuille », dont la présence est obligatoire sur les produits alimentaires biologiques préemballés dans l’UE.

En 1991, l’Europe reprend les principes et définitions des textes législatifs français pour les appliquer aux productions végétales biologiques, puis aux productions animales en 2000. L’agriculture biologique est reconnue à l’échelle européenne et les premières aides à la conversion sont lancées. Les produits biologiques certifiés peuvent être commercialisés dans tous les États membres. En 1995, 0,31 % de la SAU française est convertie au bio.

Plans ambition bio

Suite au Grenelle de l’environnement, le ministère de l’agriculture entérine en 2007 un « plan de développement de l’agriculture biologique » qui vise à atteindre 6 % de SAU en bio d’ici 2012. L’État finance les aides au maintien pour les producteurs déjà engagés, ainsi que le Fonds avenir bio, doté de 3 millions d’euros par an. Fin 2012, la barre du million d’ha de surfaces certifiées bio est dépassée. L’année suivante, Stéphane Le Foll présente son « plan ambition bio » dont l’objectif est de doubler les surfaces converties, soit 8 % de la SAU, d’ici 2017.

En 2017, l’État transfère aux Régions le financement des aides au maintien qui finissent par disparaître peu à peu. Le programme « Ambition bio 2022 » dope de 2 millions d’euros le Fonds avenir bio, renforce les moyens consacrés à la conversion et se fixe l’objectif de convertir 15 % de la SAU d’ici à 2022. En 2021, 13,41 % de la SAU française est convertie à l’agriculture biologique. La France devrait se doter prochainement d’un nouveau plan bio, tandis que la filière se heurte à une nouvelle baisse de la consommation.

(1) Le bilan du plan de développement de l’agriculture biologique 2008-2012 (01/02/13)