En 1955, alors qu’il comptabilise 2,3 millions d’exploitations agricoles, l’État français procède au premier recensement général de l’agriculture. Une enquête, réalisée auprès des exploitants et qui fournit une photographie détaillée de la diversité de l’agriculture (superficie, main-d’œuvre, cultures, cheptel, mode de production, …). Fragilisée par deux guerres mondiales et peu rémunératrice, l’agriculture peine à recruter des bras.

Loi d’orientation

En 1960, Edgard Pisani lance la première Loi d’orientation agricole pour « accroître la production agricole en développant et en vulgarisant le progrès technique ». Cette loi, construite en collaboration avec le Cercle national des jeunes agriculteurs (CNJA) entérine notamment la création des Safer et le contrôle des structures.

Pour enrayer la diminution du nombre d’installation, la Dotation jeune agriculteur (DJA) est créée en 1973 pour les zones défavorisées. Cette aide est étendue à tout le territoire national en 1976. L’accès au métier se professionnalise en 1981 avec la mise en place du stage préparatoire à l’installation et de l’étude économique prévisionnelle d’installation.

Encourager l’installation

En 1995 est signée la charte pour l’installation des jeunes en agriculture, dont l’objectif est de stabiliser le nombre d’exploitations à 550 000 en augmentant le nombre d’installations à 12 000 jeunes par an. Les Points info installation (PII) et le Répertoire départ installation (RDI) sont créés.

En 2014, la loi d’Avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt modifie le dispositif d’accompagnement à l’installation et instaure le dispositif d’installation progressive. La loi renforce également le contrôle des structures pour réguler les agrandissements d'exploitations.

Le dernier recensement agricole a eu lieu en 2020 et dénombre 389 000 exploitations françaises. En près de 65 ans, le nombre d’actifs a presque été divisé par sept, tandis que le nombre d’exploitations agricoles a été divisé par six. En parallèle, la surface moyenne par exploitation a augmenté, près de 19 ha en 1970 contre 69 ha en 2020.

En 2020, 4 829 jeunes se sont installés avec les aides. Près de la moitié des agriculteurs a plus de 55 ans et est susceptible de quitter le métier dans les prochaines années, près de 200 000 fermes seront à céder. Un tiers des plus de 60 ans ne savent pas ce que va devenir leur exploitation d’ici trois ans et 6 % pensent que leurs terres partiront à l’agrandissement. Un Pacte et une loi d’orientation et d’avenir agricoles sont attendus pour l’été 2023.