Un ventd'innovation souffle sur la filière du veau de boucherie. La station expérimentale du Rheu (Ille-et-Vilaine), en place depuis 1974, arrivait en bout de course. « Sur ce site de Mauron (Morbihan), de nouvelles références technico-économiques seront produites et diffusées largement, notamment dans les écoles », affirme fièrement Christophe Martineau, responsable de la station Cirveau, lors de son inauguration le 21 mars 2024.

Des solutions face aux défis environnementaux, au renouvellement des générations et au changement climatique pourront y être testées. « Nous insistons sur la formation, qui permettra de sensibiliser les futurs agriculteurs à cette filière. Depuis octobre 2023, 550 élèves ont déjà été accueillis et impliqués dans les projets », ajoute Christophe Martineau.

Miser sur l’innovation

Les quatre bâtiments d’élevage présentent chacun leurs spécificités. Indibat se concentrera sur les performances individuelles des veaux, avec de nombreux capteurs. Dans l’Openbat, différentes litières végétales seront testées.Ce bâtiment est ouvert sur le pan sud et son toit isolé aspire à optimiser le confort des veaux face au stress thermique. Les quatre igloos collectifs ont pour mission de présenter un élevage accessible à moindre investissements. Enfin, le Digibat concentre tous les essais technologiques de précision.

Le bâtiment Openbat est ouvert du côté sud, et les coupe-vent du côté nord peuvent se lever pour laisser circuler l'air en été.
Le bâtiment Openbat est ouvert du côté sud, et les coupe-vent du côté nord peuvent se lever pour laisser circuler l'air en été. (©  Cécile Prétot/GFA)
(©  Cécile Prétot/GFA)
Les igloos sont répandus en élevage laitier, mais peu en élevage de veaux de boucherie. L'idele aspire à tester ce modèle, à faibles investissements.
Les igloos sont répandus en élevage laitier, mais peu en élevage de veaux de boucherie. L'idele aspire à tester ce modèle, à faibles investissements. (©  Cécile Prétot/GFA)
Quatre préfosses de 7 m³ chacune collectent les effluents du bâtiment digibat. Elles permettent de tester l'impact de différents profils alimentaires sur les rejets.
Quatre préfosses de 7 m³ chacune collectent les effluents du bâtiment digibat. Elles permettent de tester l'impact de différents profils alimentaires sur les rejets. (©  Cécile Prétot/GFA)

Viser l'autonomie énergétique

Les 1 250 m² de toiture sont recouverts de panneaux photovoltaïques. « La capacité de production est de 250 000 à 300 000 kW, soit deux fois plus que la consommation du site. Le reste est revendu à EDF directement », explique Christophe Martineau.

Des panneaux thermiques permettent de réchauffer l'eau pour la distribution de lait, à hauteur de 50 % de l'eau chaude utilisée. Une microméthanisation assure 35 % supplémentaires. « Nous n'avons pas encore trouvé d'alternative aux énergies fossibles pour chauffer le reste de l'eau dont nous avons besoin », complète le responsable de la station. 

Un projet de France Relance

Après deux années de travaux, l’ancienne station porcine de Mauron a ainsi repris vie pour laisser place à près de 400 veaux, accueillis en octobre 2023. L’Institut de l’élevage a autofinancé le projet à hauteur de 58 %, soit un peu plus de 1,2 million d’euros.

L'Institut de l'élevage a inauguré la nouvelle station Cirveau, affectée à l'élevage de veaux de boucherie, ce jeudi 21 mars 2024, en présence (de gauche à droite) de Marie-Andrée Luherne, administratrice du Cniel, Sébastien Janière, éleveur de veaux en Vendée et président du Cirveau, Jean-Hervé Caugant, président de la chambre d'agriculture du Finistère, Olivier Allain, conseiller de la Région Bretagne en charge de l'Agriculture, Christiane Lambert, présidente du Copa-Cogeca, Martial Marguet, président de l'Idele, Yves Chasles, maire de Mauron, Paul Molac, député de la 4e circonscription du Morbihan, et Joël Merceron, directeur général de l'Idele. (©  Cécile Prétot/GFA)

L’Etat a participé à hauteur de 36,9 % dans le cadre du plan France Relance, soit près de 1 million d’euros. La Région Bretagne s’est engagée dès les débuts du projet, pour 100 000 euros. Enfin, les enreprises Smart’Elevage et Carnot F2E ont apporté 1,3 % des 2,5 millions d’euros d'investissement total.