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Des airs de campus universitaire flottent sur l’exploitation d’Isabelle et Guislain Cassez située à Locon (Pas-de-Calais). Depuis 2004, les deux éleveurs en polyculture-élevage ont accueilli une cinquantaine d’étudiants sur leur ferme, au sein de studios meublés de 27 à 32 mètres, par le biais de l’association nationale Campus Vert. « C’est une relation gagnante-gagnants », détaille Isabelle Cassez.

« Avant de construire les cinq appartements, il y avait des porcheries et un silo », explique l’éleveuse. Cette activité permet au couple de sécuriser ses revenus mais également de préserver du patrimoine bâti ancien, sans investir de grands moyens financiers et humains au quotidien.

Pas de concurrence entre agriculteurs

Chaque mois, les deux agriculteurs perçoivent 1 500 euros grâce à ces logements. Les loyers vont de 288 euros pour la surface la moins importante à 340 euros pour un T2.

« Chaque agriculteur d’une zone géographique applique les mêmes loyers encadrés en fonction de la surface louée. Il n’y a pas d’effet de concurrence entre nous, détaille Isabelle Cassez. On a constaté une hausse de revenu par rapport à notre ancienne activité agricole tout en les sécurisant. »

L’investissement de départ était de 11 525 euros par studio, soit un coût total de projet 57 624 euros. Les deux agriculteurs se reposent sur leurs deux oreilles, cet investissement ne les a pas endettés : « On a fait beaucoup de choses nous-même et on a très vite été rentabilisé. Depuis 20 ans, nous avons fait peu de rénovations majeures et l’entretien courant tel que la peinture, les réparations du mobilier ne nous coûte que 50 euros par an. »

Un logement agréable à un prix défiant toute concurrence

Dans cette affaire, les étudiants tirent aussi leur épingle du jeu. Ces appartements leur permettent d’avoir des loyers compétitifs dans une région où règne une forte pression immobilière. « Il y a pas mal de difficultés à trouver un logement autour de Béthune, d’autant plus que je m’y suis pris tard, aux alentours de la mi-juillet. Rien ne me convenait plus qu’ici, notamment en termes de prix et de mobilier », témoigne Thibaut Neve, étudiant en troisième année de licence de génie civil à Béthune.

Outre le prix immobilier, les étudiants y trouvent leurs comptes sur le plan humain. « On a pu créer des liens très forts avec des étudiants qui sont passés par chez nous. Cela va plus loin qu’une simple relation propriétaire-locataire, confie l’agricultrice. Les parents aussi sont rassurés par notre présence. Les jeunes sont en sécurité et on peut leur rendre service de temps à autre. »