« Quand j’ai découvert le principe de l’agrivoltaïsme, j’ai tout de suite pensé que ça pourrait parfaitement s’intégrer sur mon élevage, explique Jean-Marc Fabaron, éleveur de porcs en plein air à L’Isle-en-Dodon, en Haute-Garonne. En été, mes cochons souffrent du manque d’ombrage sur les parcours. Avec des panneaux photovoltaïques, ils pourraient s’abriter. J’envisage aussi d’installer des abreuvoirs sur les éléments de fixations. »

Les porcs de Jean-Marc Fabaron ont accès aux parcours à volonté. Mais, en période estivale, l’absence d’ombre pousse les cochons à s’entasser dans les bâtiments. Or, dans cette région pré-pyrénéenne les étés deviennent, chaque année, un peu plus chauds, et le rayonnement solaire de plus en plus intense. « Si la température extérieure est trop élevée, les animaux sont en souffrance et leur croissance est ralentie. S’ils sont trop nombreux dans les bâtiments, cela entraîne des problèmes de santé. »

Abriter les animaux et permettre le passage des engins

Très rapidement, l’éleveur noue des liens avec l’entreprise CVE, producteur d’énergies renouvelables. Clément Heirwegh, Responsable agrivoltaïsme, détaille le projet : « Sur ce site, l’ambition est double. D’abord, permettre aux animaux de profiter de l’ombre des panneaux quand ils sont dehors. Ensuite, conserver la possibilité d’implanter des prairies fourragères en préservant le système de rotation pratiqué par monsieur Fabaron. »

Le projet, imaginé par CVE en étroite collaboration avec l’éleveur, consiste en l’installation de panneaux séparés par un inter-rang de 12 m, adapté au passage des engins sur les parcours. « Le but, reprend Clément Heirwegh, c’est que M. Fabaron puisse mécaniser entre les modules photovoltaïques : passer avec son tracteur, son semoir, et continuer son activité agricole telle qu’il la pratique actuellement. Le défi est de ne pas impacter la production, mais bien d’améliorer le travail au quotidien. » Autre exemple : de nouvelles clôtures biosécurisées doivent être déployées. D’une qualité supérieure à celles actuellement installées, cet équipement devrait réduire la charge de travail induite par les fréquents dommages causés par les sangliers.

Transmettre un outil de travail viable à sa fille Florence

« Il s’agit du premier projet du genre en production porcine, note Jean-Marc Fabaron. Nous apportons nos idées, CVE les siennes. C’est la synergie qui donne la cohérence. En tout cas, nous nous sentons bien épaulés. »

“Nous” car Florence, la fille de Jean-Marc, est, elle aussi, associée à la démarche. La jeune femme se prépare à reprendre l’exploitation. « J’ai 27 ans et ma génération est particulièrement sensible aux enjeux écologiques et au bien-être animal, affirme-t-elle. C’est une priorité. Avec ce projet agrivoltaïque, on est vraiment sur une dynamique qui va dans ce sens. » Son père complète, « c’est aussi un moyen de pérenniser l’exploitation. Pour ma part, ça m’incite à évoluer pour transmettre un outil de travail viable. »

Article réalisé par la Factory de la France Agricole et proposé par CVE.