À la suite de l’obtention d’un appel d’offres lancé par la Fédération régionale des chasseurs de la Normandie et les agriculteurs de la Région, la SARL MG'Nature a dû s’équiper l’année dernière pour planter 14 km de haies bocagères. Dans le cadre de cette opération, le financement est assuré à 100% des plantations par la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt de la Normandie (Draaf) et bénéficie aussi de l’accompagnement de la Fédération régionale des chasseurs de la Normandie financé par l’Office français de la biodiversité et les chasseurs.

L'entreprise installée sur la commune de Saint-Vaast-d’Équiqueville est dirigée par Mathieu Gomarin et Pauline Goubert. Elle est spécialisée dans l’aménagement et l’entretien d’espaces naturels. « Ça fait quinze ans que j’implante des haies bocagères. Avant d’investir dans le petit tracteur et la planteuse, nous allions en équipe planter les haies à coups de tarières. Mais sur les grandes longueurs, ce système avait ses limites. C’est pourquoi dès que j’ai su que j’avais obtenu l’intégralité des 14 km de l’appel d’offres, je me suis équipé en conséquence. J’ai donc investi dans un petit tracteur de 75 ch, une fraise rotative de 1,4 m de largeur et une planteuse de simple rang Damcon », explique Mathieu.

Un chantier de A à Z

« Avant de commencer à mettre le moindre arbre en terre, je travaille une bande de terre avec la fraise rotative et le petit tracteur. Cette étape sert à affiner le sol sur une largeur de 1,4 m et jusqu’à 25 cm de profondeur. Elle facilite ainsi le travail des disques de recouvrement et du soc de la planteuse. Ce dernier évolue à une profondeur qui oscille entre 20 et 25 cm. Les arbres et arbustes sont ainsi disposés avec un espacement moyen situé entre 60 et 80 cm », détaille l'entrepreneur.

La personne installée sur l’outil n’a qu’à se fier à la barre montée sur la planteuse pour planter au bon moment et donc au bon emplacement. Une fois le plant en terre, deux disques passent de part et d’autre de ce dernier afin de recouvrir les racines de terre.

« Une fois la plantation terminée, j’applique un paillage composé de plaquettes de bois sur la bande de terre travaillée. Ça permet au sol de garder son humidité et éviter que les adventices poussent. Pour le prochain chantier, je veux remplacer les plaquettes par un semis de bande enherbée avec un mélange de graines de ma conception », indique Mathieu.

Une planteuse spécifique

« Avant d’investir dans la planteuse, j’avais pour projet d’en fabriquer une. Mais j’ai préféré l’acheter, ce qui me revenait moins cher. J’avais besoin d’une planteuse suffisamment étroite pour passer en bordure de parcelle, car je suis souvent amené à travailler entre deux clôtures. »

La PL-10 Damcon est une machine simple et robuste. Elle est dotée d’un siège pour la personne qui gère les plants, d’un soc qui creuse un sillon pour accueillir les jeunes arbres et de disques de recouvrement. Tous les angles de cet outil rectangulaire reçoivent une roue de jauge.

« Je veille à ce que les roues de jauge soient toujours correctement réglées car il faut que la machine travaille toujours le plus à plat possible. Les roues avant limitent l’enterrage du soc et celles situées à l’arrière veillent à la planéité de l’ensemble. Je trouve que ce système avec soc présente l’avantage de créer un sillon qui accueille et conserve l’eau.

Le seul souci avec cette machine, c’est que le chauffeur est penché toute la journée. Il faut également que la personne qui est dessus soit organisée pour ne pas se perdre dans les différents types d’arbres car avec une caisse de chaque côté, il peut y avoir jusqu’à 250 plants sur la machine », précise Mathieu.