Les parasites gastro-intestinaux sont présents dans toutes les prairies. Les bovins s’infestent en pâturant. Au fur et à mesure des périodes de pâturage, les animaux vont acquérir une certaine immunité. Mais cette immunité n’est pas encore effective chez les plus jeunes et sera variable entre individus. Le parasitisme peut atteindre un niveau élevé, qui dégradera la santé des animaux et pénalisera leurs performances zootechniques, avec des conséquences économiques. « L’impact de l’infestation est variable selon les individus, souligne Nadine Ravinet, enseignante-chercheuse à Oniris. Cela va dépendre de l’immunité qu’ils ont acquise, des risques parasitaires qui diffèrent selon les parcelles, des conditions météorologiques. »

L’époque du « tout ou rien » est révolue

« La recherche vétérinaire a beaucoup progressé sur la prévention du parasitisme et nous disposons de piliers scientifiques solides pour faire mieux, en ayant une approche individualisée », apprécie Céline Cotrel, cheffe de gammes antiparasitaires ruminants chez Ceva Santé Animale. Cette approche individualisée permet d’économiser sur le coût du traitement et le temps de travail en ne traitant que les animaux qui en ont besoin, et qui valoriseront le traitement. Cette sélectivité de l’administration d’antiparasitaire aide aussi à préserver l’efficacité de l’arsenal thérapeutique. « Une utilisation trop importante d’antiparasitaires favorise la sélection de parasites résistants, qui ne sont pas détruits par ces molécules. Ce qui peut rendre la lutte plus compliquée à l’avenir », avertit Nadine Ravinet. Autre intérêt à cette utilisation raisonnée des antiparasitaires, la limitation de leurs impacts environnementaux, notamment sur la faune non-cible. « Pour toutes ces raisons, il est plus judicieux de traiter de façon sélective, en n’intervenant pas systématiquement sur tous les animaux, ni au même moment », recommande Nancy Savoye, vétérinaire dans le Charolais et présidente de la commission parasitologie de la SNGTV.

Individualiser les traitements antiparasitaires

On l’aura compris, les antiparasitaires, c’est comme les antibiotiques, c’est pas automatique ! Leur utilisation doit être raisonnée pour trouver le juste équilibre entre la protection des animaux et un usage durable de ces traitements. L’Indicateur d’Exposition aux Endectocides, qui calcule la quantité de matière active d’antiparasitaires rapportée au poids vif du troupeau, est une aide pour suivre l’évolution de ses pratiques.

Retrouvez les nouvelles recommandations en matière de traitements antiparasitaires dans le livre blanc réalisé par la France agricole Factory et proposé par Ceva, Oniris et la SNGTV.