Les unités de méthanisation territoriale se distinguent notamment du modèle agricole classique par la diversité des intrants qu’elle vont valoriser, issus de l’agriculture (lisier, fumier, cultures intermédiaires à vocation énergétique), mais aussi de l’agro-alimentaire et des collectivités. L’intérêt de la méthanisation territoriale ne se résume pas seulement à la production d’énergie renouvelable, elle contribue également à rassembler de nombreux acteurs de différents secteurs d’activité autour d’une volonté commune de valoriser les déchets produits localement et de décarboner localement les activités. Ce modèle d'unités de méthanisation, souvent implantées dans des zones d’activité, existe déjà dans certains territoires.

Les projets sont élaborés en partenariat avec des coopératives ou des collectifs d’agriculteurs. A titre d’exemple, la coopérative vendéenne Val de Sèvre, spécialisée en production avicole, contribue au fonctionnement d’un de ces dispositifs. « Ces unités répondent non seulement à des problématiques de souveraineté et de décarbonation de l’énergie mais aussi à des enjeux agronomiques et sociétaux. Le lisier de canard étant peu fertilisant, nous bénéficions ainsi d’un digestat d’une valeur trois fois plus riche, sain et sans odeurs. Sur prairies, le bénéfice est direct. De plus, le temps de stockage est limité du fait d’un transfert régulier vers l’usine. Cela résout les nuisances olfactives », commente Jean-Baptiste Rotureau, président de la coopérative Val de Sèvre.

La diversité des acteurs dynamise la filière

Coordonner l’apport des intrants, sécuriser les process, accompagner les adhérents dans l’utilisation du digestat sont autant de mesures concrètes à mettre en place pour garantir la pérennité de la filière. Les agriculteurs s’inscrivent progressivement dans ces dispositifs plus ‘industriels’ qui les sécurisent et renforcent leur positionnement en tant qu’acteur du territoire. "Ces unités leur apportent des débouchés, leur permettent de mieux respecter la réglementation en vigueur et de s’inscrire dans une agriculture durable tout en étant acteur de la transition energetique de leur territoire . La réussite des projets passe par une relation de confiance entre les partenaires et un partage des valeurs. A ce jour, nous avons co-développé 8 unités dans l’hexagone qui produisent près de 700 GWh/an. Notre objectif est de produire près de 5000 GWh à horizon 2030", indique Jean-Michel Geniez, directeur adjoint de Développement France de Total Energies Biogaz France.