Sylvain Raison examine avec satisfaction les épis d’une parcelle un peu spéciale : au-dessus de sa tête, une mosaïque de panneaux solaires forme une sorte de toit ajouré. « Cette année le blé a un peu souffert de l’humidité hivernale, mais on voit clairement qu’il est beaucoup plus joli que celui de la modalité témoin non-couverte », se réjouit-il. Deux ans plus tôt, l’agriculteur de Haute-Saône a conclu un partenariat avec TSE, expert en développement agrivoltaïque. Avec l’appui de la coopérative Alliance BFC, une impressionnante “canopée agricole” est venue recouvrir trois hectares de l’exploitation en 2021.

Aucun problème d’adaptation du matériel en grandes cultures

Constitué de 5 500 panneaux photovoltaïques, ce “démonstrateur” est le tout premier en activité à permettre une compatibilité totale avec la conduite de grandes cultures avec des rangées espacées de 27 mètres. Perchés à plus de 5 mètres de hauteur, les panneaux solaires sont orientés est-ouest. Mobiles, ils suivent avec régularité la course du soleil. L’installation fournit 3,2 GWh/an pour une puissance installée de 2,4 MWc. En-dessous, Sylvain Raison n’a rien changé à ses habitudes. « Je continue de travailler sans problème en agriculture de conservation en semis direct, confirme-t-il. Tous nos outils passent en largeur et en hauteur. Il n’y a aucun problème d’adaptation du matériel en grandes cultures. »

Sous la canopée, un blé plus vert que le témoin non-couvert

Après un soja l’année précédente, Sylvain Raison a cette fois implanté un blé sous sa canopée agricole, à côté d’une parcelle témoin. « La culture sous les panneaux se développe bien, note Paul Buffler, d'Alliance BFC . On a juste remarqué un léger étiolement ainsi qu’un peu de retard au niveau de la somme des degrés jour en comparaison du témoin. Surtout, on constate que le blé reste plus vert. Le grain sera nourri jusqu’à la récolte alors que le témoin est déjà en phase de mûrissement, ce qui impactera la qualité de la récolte. »

Un démonstrateur comme outil pédagogique

TSE, l’agriculteur et sa coopérative ont prévu neuf années d’essais afin de suivre différentes cultures et conditions climatiques, capteurs et relevés à l’appui. Au-delà de sa fonction expérimentale, le démonstrateur sert aussi d’outil pédagogique auprès des professionnels et du grand public.
« L’agrivoltaïsme en général - et une installation comme celle-ci en particulier - soulève forcément des questionnements, reprend Paul Buffler. Ce dispositif est très important pour montrer la réalité de cette nouvelle technologie. Beaucoup des visiteurs que nous accueillons arrivent avec des idées préconçues. Lorsqu’ils repartent, c’est généralement avec un avis beaucoup plus positif ! »

L’agrivoltaïsme au cœur des enjeux de la transition énergétique

Pour mettre en place ce type de projet, l’énergéticien travaille avec l’exploitant, mais aussi avec le territoire, les élus, les citoyens. Au cœur des enjeux de la transition énergétique, l’agrivoltaïsme apporte, selon ses promoteurs, une triple réponse : énergie verte, cultures protégées des aléas climatiques et revenus pérennes aux agriculteurs. « Le propriétaire du terrain conserve tous ses droits et l’exploitant garde son bail rural, détaille Steeve Muller de TSE. Ce que nous proposons est un bail emphytéotique tripartite conclu sur une durée de 40 ans, pouvant se prolonger deux fois cinq ans. Économiquement, c’est la garantie d’un complément de revenus stable sur toute cette période. »

Le blé sur la zone témoin a été moissonné le 8 juillet. La zone sous canopée a été moissonnée le 20 juillet, soit 12 jours après, ce qui vient confirmer les observations faites pendant le reportage filmé au mois de juin.

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Article réalisé par la France Agricole Factory et proposé par TSE.

Vidéo réalisée par Christophe Lopacki, reprenant notamment des séquences du Service Communication Alliance BFC et de TSE.