Dans le milieu agricole, le photovoltaïsme, a longtemps été réservé à l’installation de panneaux sur les toitures des bâtiments. Concept récent, l’agrivoltaïsme fait son apparition, permettant de conjuguer production agricole et d’électricité sur une même surface agricole. Ainsi, les terres agricoles conservent leur vocation nourricière, tout en permettant d’améliorer le revenu des agriculteurs et de protéger les cultures.

Avec nos experts, cette conférence live consacrée aux rencontres de l’agrivoltaïsme en agriculture propose de rappeler les possibilités de cette technique durable (bénéfices environnementaux, compétitivité…), les étapes à suivre pour avancer en connaissance sur son installation, et les moyens pour répondre aux besoins de transparence de la société (comme aux clichés !), en vue d’une meilleure acceptabilité.

Réservez rapidement votre place pour les Rencontres agrivoltaïsme qui se dérouleront le jeudi 27 avril 2023, de 13 h 30 à 15 h 30.

Des effets bénéfiques pour l’agriculture

Une installation agrivoltaïque peut avoir des effets positifs concrets sur les activités agricoles, avec des bénéfices très variables selon le type d’installation, les conditions pédoclimatiques, la région, les productions en place. Avantages attendus : la protection des cultures, vignes ou arbres fruitiers contre le gel, la grêle, ou des températures trop élevées ; la réduction des besoins en irrigation. Concernant l’élevage, les panneaux peuvent servir d’ombrage pour améliorer le bien-être d’ovins ou de bovins au pâturage.

Quant à l’électricité produite, elle apporte un revenu complémentaire à l’agriculteur et peut permettre une économie par l’autoconsommation de l’électricité en élevage de volailles ou de porcs. On attend donc beaucoup des effets de l’agrivoltaïsme, y compris pour rendre des exploitations plus attractives et faciliter des installations de jeunes candidats.

Des connaissances en cours d’acquisition

Compte tenu de la nouveauté de l’activité, de nombreuses questions se posent, économiques comme agronomiques. Dans quelle mesure les protections attendues contre le gel, la grêle, la sécheresse sont-elles avérées ? Quel impact des installations agrivoltaïques sur le rendement des cultures, la pousse de l’herbe, la vie des sols, l’amélioration du bien-être animal ? Les connaissances manquent encore cruellement, même si à l’échelle nationale comme internationale, les instituts de recherche travaillent à la consolidation des premières années d’observation.

De leur côté, les développeurs de solutions agrivoltaïques s’associent à des structures de recherche (INRAE, Idele…) pour mesurer les effets de leurs équipements. Déjà, de nombreuses observations enrichissent la connaissance des effets de l’agrivoltaïsme dans les conditions agricoles françaises. Mais, insuffisantes au regard des enchaînements climatiques qui diffèrent d’une année à l’autre et d’une région à l’autre, elles nécessitent d’être répétées sur plusieurs années et en diverses régions.

S’adapter aux besoins de l’agriculteur

Des installations agrivoltaïques fleurissent déjà en France. Qu’il s’agisse de canopées installées ou dessus de cultures, vignes ou arbres fruitiers, ou de haies solaires fixes ou orientables installées dans des pâturages… Ces installations en plein champ permettent aux agriculteurs de se faire une idée concrète de la taille et de l’emprise au sol des équipements, des matériaux utilisés… Fixes ou mobiles, sur poteaux ou sur câbles, en canopée ou en haie linéaires, les panneaux installés dans les champs peuvent s’adapter à des projets agricoles divers.

Aucune solution universelle n’existe, il convient d’adapter la solution à chaque situation agricole rencontrée. La coconstruction du projet avec l’agriculteur est une étape essentielle et indispensable. C’est la clé d’un bon paramétrage du projet, la garantie qu’il sera cohérent avec les pratiques agricoles de l’intéressé.

Une mise en œuvre à étapes

Une installation agrivoltaïque ne se monte pas « en deux coups de cuillères à pot ». Il faut compter environ quatre ans pour boucler les étapes de mise en œuvre : élaboration du projet avec l’agriculteur, études diverses, autorisation administrative, contractualisation, installation. Depuis mars 2023, la loi définit et encadre l’agrivoltaïsme, afin que les installations de panneaux solaires restent compatibles avec la capacité à produire des terres. Les installations doivent apporter au moins un des services suivants : amélioration du potentiel agronomique, adaptation au changement climatique, protection contre les aléas, amélioration du bien‑être animal.

Aujourd’hui, de nombreux projets agrivoltaïques en cours

Ils préfigurent l’ampleur d’un changement d’échelle à venir, avec des projets portés aussi bien par des agriculteurs que des coopératives, soutenus dans certains cas par des collectivités, comme la Région Nouvelle-Aquitaine. Si les surfaces concernées par l’agrivoltaïsme sont encore limitées, les ambitions énergétiques françaises en matière de photovoltaïque pourraient changer la donne. Bonne nouvelle : toutes les régions sont potentiellement aptes à s’engager dans cette voie nouvelle.