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« Il y a du stress, de la tension, mais ça va le faire ! » Anne-Séverine François, formatrice de zootechnique au centre de formation de la Bergerie nationale de Rambouillet (CFA), se lance pour la deuxième fois dans l’aventure du Trophée international de l’enseignement agricole (TIEA), qui se déroule du 28 février au 3 mars 2024 lors du Salon international de l’agriculture à Paris (voir l'encadré). À ses côtés, six élèves choisis « au mérite », s’entraînent d’arrache-pied depuis la mi-novembre.

Noa à la manipulation, Lara aux commentaires

« Ce n’est pas simple car les élèves sont en alternance, explique Anne-Séverine François. Ils sont deux semaines au centre de formation et deux semaines dans une ferme près de chez eux, donc notre temps pour se préparer aux épreuves est très limité. » Tous étudiants en deuxième année de BTSA en productions animales et âgés de 19 et 20 ans, Sarah, Angéline, Lara, Caméline, Noa et Hugo redoublent d’efforts pour se dégager du temps.

Après une matinée de cours ce 5 février 2024, les élèves se pressent à la stabulation de leur centre de formation pour deux heures d’entraînement au TIEA. Cottes rose fluo, grises ou marron sur le dos, bottes aux pieds, ils s’affairent à recréer un parc de contention pour travailler l’épreuve de manipulation. Une fois la structure montée, Olympe, leur mascotte de plus de cinq ans et 800 kg, fait son entrée menée par Caméline.

La prim’holstein, d’abord têtue, se laisse finalement conduire au centre du parc où Noa l’attend pour réaliser un nœud anti-étranglement puis un licol. « Je ne l’ai jamais fait, mais j’ai regardé des vidéos et des tutos, donc ça ira », témoigne l’étudiante, qui sera chargée de la manipulation au TIEA. Les yeux rivés sur sa camarade, Lara devra commenter les faits et gestes de Noa au public du Sia. Une répartition des rôles décidée en amont qui nécessite écoute et entraide. « Il faut arriver à trouver une vraie cohésion d’équipe, insiste Anne-Séverine François à haute voix. Il faut réussir à trouver sa place sans avoir l’impression d’être jugé ou rabaissé par les autres ! »

Une cagnotte et des sponsors pour aider les élèves

Pour compenser les longues semaines à distance, les élèves s’organisent consciencieusement. « Quand on est sur place, on se voit tous les soirs après les cours pour préparer les animations de la stalle, s’entraîner aux épreuves de manipulation et du grand ring », détaille Hugo. Quand trois s’entraînent aux épreuves, trois autres démarchent des sponsors dans Rambouillet.

Car pour participer au TIEA, les cinquante lycées candidats doivent chacun trouver les fonds qui serviront à l’achat de matériels, de décoration ou de tenues, aux repas et à l’hébergement à Paris durant la semaine du concours. « On a déjà collecté 3 000 euros, se réjouit Angéline. On a lancé une cagnotte et on a trouvé des sponsors qui financent jusqu’à 700 euros pour certains. » Ce lundi soir, Hugo, Sarah et Angéline iront toquer aux portes.

Mais pour l’heure, il faut encore entraîner Olympe à suivre les élèves, mais aussi déconstruire le parc de contention éphémère avant la reprise des cours de l’après-midi. À moins d’un mois du concours, la classe n’a plus qu’une dizaine de jours réunie pour s’harmoniser, peaufiner les animations de la stalle et répéter leurs épreuves. Rendez-vous sur place, au Salon de l’agriculture.