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La Fefac estime à 144,3 millions de tonnes la production européenne d’aliments composés en 2023 dans l’Union européenne à 27, dans son communiqué de presse diffusé le 6 décembre 2023. Cela représente une baisse de 2 % par rapport à 2022, selon les données prévisionnelles fournies par les membres du syndicat.

L’impact des crises sanitaires

Comment expliquer ce repli des volumes ? Par les crises sanitaires qu’ont connues les filières d’élevage, comme la grippe aviaire ou la peste porcine africaine, ou l’inflation et son impact sur la consommation des produits animaux.

La Fefac souligne aussi la montée en puissance des demandes sociétales pour une alimentation plus durable, comme les politiques sur les nitrates aux Pays-Bas, par exemple, ou celles de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Une année difficile pour le secteur porcin

« Comme en 2022, c’est en 2023 le secteur de l’alimentation porcine a été le plus gravement touché, connaissant une nouvelle baisse de près de 2,5 millions de tonnes, détaille la Fefac. L’Allemagne, par exemple, a été confrontée à une réduction de sa production porcine en raison de la perte de marchés en Asie, et de campagnes médiatiques négatives. »

Au Danemark, la production porcine a chuté de 13,6 %. L’Italie fait face aux conséquences de la peste porcine africaine. L’Espagne, le plus important producteur d’aliments pour porcs de l’Union européenne, n’est pas épargnée. Elle accuse un repli de ses fabrications de 800 000 tonnes. L’inflation des prix alimentaire a pesé sur la consommation locale, sans compter la perte de marchés à l’exportation.

Un redressement en volailles

La production des aliments pour volaille a connu un léger mieux en 2023, augmentant de 0,9 million de tonnes par rapport à 2022. « Certains pays se remettaient des impacts de l’influenza aviaire en 2022, observe la Fefac. Cette croissance modeste n’est pas suffisante pour compenser les pertes de 2022, le tonnage de 2023 restant encore inférieur de 700 000 tonnes à son niveau de 2021. »

En 2023, la production européenne d’aliments composés a chuté de près de 2,4 millions de tonnes par rapport à 2022, selon la Fédération européenne des fabricants d’aliments composés (Fefac). (©  Cédric Faimali/GFA)

Du côté des bovins, les fabricants européens d’aliments composés tablent sur une baisse des volumes de 1,9 %. Les fabrications ont reculé de 800 000 tonnes par rapport à 2022. « À l’instar de l’Espagne, le Portugal a été confronté à des problèmes de pénurie d’eau entraînant des fermetures d’exploitations, en particulier dans le secteur des ruminants », illustre la Fefac. […].

Les industriels de l’alimentation animale évoquent aussi la faiblesse des prix du lait dans certains pays et des maladies du bétail, comme ayant entraîné un repli des tonnages. Ou encore, « les éleveurs de Tchéquie et d’autres pays d’Europe centrale et du Sud-Est [qui] ont bénéficié d’une croissance suffisante de l’herbe, ce qui a entraîné une réduction de la demande d’aliments industriels pour le bétail ».

Un « scénario incertain » pour 2024

Et comment la Fefac imagine-t-elle les perspectives pour la demande d’aliments composés en 2024 ? « Le scénario reste incertain, répond-elle. […] L’impact des maladies animales, l’incertitude économique, la forte inflation persistante des prix alimentaires, les accidents climatiques et l’augmentation des importations de produits à base de viande de volailles en provenance de l’Ukraine, affectent la production communautaire. »

Les fabricants européens d’aliments s’interrogent aussi sur les conséquences des politiques « vertes et de bien-être animal ». Ils estiment que leur impact sera négatif pour les filières d’élevage, en termes de volumes produits, « même si les coûts des principales matières premières, principalement les céréales fourragères, sont retombés aux niveaux d’avant l’invasion russe de l’Ukraine ».