Développement

  • Financement

Lancé officiellement en 2019 au ministère de l’Écologie, le Label Haie s’est développé grâce aux paiement pour services environnementaux (PSE) et à la croissance de la filière de la biomasse. « Le label a été intégré dans les PSE comme condition dès lors qu’un agriculteur touchait une rémunération liée à la gestion de celles-ci, explique Paule Pointereau, responsable de la stratégie et des projets pour l’Afac-Agroforesteries qui porte le Label Haie. On observe un développement plus ou moins rapide selon les bassins des agences de l’eau. » Aujourd’hui, des entreprises agroalimentaires portent aussi un intérêt pour le Label Haie. « Elles ont envie d’avoir un outil qui garantisse leurs engagements et elles se mettent à développer des stratégies qui reposent sur le Label Haie. »

  • Objectif

Aujourd’hui, le Label Haie concerne douze organisations collectives de gestionnaires (OCG). Cela représente près de 300 agriculteurs et 1 400 km de haies gérées durablement. « L’objectif pour 2025 est de multiplier ces chiffres par trois, confie Paule Pointereau. Cela représente 43 OCG labellisées, 2 000 agriculteurs et 17 000 km de haies. […] Nous aurons un réel effet incitatif si demain, le bonus haie de la Pac délivré aux exploitants labellisés passe à 25 €/ha contre 7 €/ha actuellement ».

Cahier des charges

  • Respect de la réglementation

Le Label Haie implique d’engager toutes les haies de l’exploitation. « Mais cela ne signifie pas qu’on intervient en année N sur tout le linéaire, nuance Paule Pointereau. La haie ne sera pas parfaite dès le début, il s’agit plutôt d’un changement progressif des pratiques auquel le label donne dix ans. » Les indicateurs de niveau 1 sont des indicateurs de non-dégradation de la haie. « On ne doit pas engager de pratiques d’entretien dégradant qui vont amenuiser la haie par rapport à son état initial comme désherber le pied de haie ou broyer les repousses, explique l’experte. Si on fait des interventions de coupe, il faut s’assurer que les repousses pourront bien reprendre. »

  • Gestion sylvicole

Les indicateurs sur la gestion sylvicole permettent de contrôler qu’il y a une bonne reprise à l’échelle de l’arbre et de la haie. « Il faut s’assurer que les coupes vont permettre la cicatrisation du tronc et pratiquer des coupes nettes pour une bonne régénération. À l’échelle de la haie, il faut assurer un équilibre dans le prélèvement, faire des mises en lumière pour qu’apparaissent de nouveaux individus et étaler l’âge de la haie avec des prélèvements décalés dans le temps. »

  • Équilibre avec la production agricole

Il existe aussi des indicateurs liés à la place de la haie dans la parcelle agricole et à son épanouissement en largueur. « Il faut trouver le juste compromis, souligne Paule Pointereau. Il faut abandonner l’épareuse et le lamier qui amenuisent la haie, reculer le trait de labour ou les clôtures pour laisser place à un ourlet enherbé en pied de haie, accepter que la haie s’épanouisse. Les rendements à l’échelle de la parcelle ne seront pas diminués et la production de biomasse à l’hectare sera augmentée. »

Certification

  • Accompagnement

Un réseau de techniciens et d'animateurs de territoires travaille sur la haie. « Le label est un guide méthodologique de gestion sylvicole pour les techniciens et les agriculteurs », explique Paule Pointereau. Dans un OCG, l’échange entre pairs et la recherche de débouchés est favorisé.

  • Procédure

Le rôle d’OCG peut être endossé par différentes structures : GIEE, Cuma, chambre d’agriculture, parc naturel régional, etc. qui porteront ainsi la labellisation pour un collectif d’agriculteurs et réaliseront les audits de suivi chez les exploitants. C’est ensuite l’OCG qui sera audité annuellement par Certis pour s’assurer que les audits qu’il a réalisés sont bien conformes. En OCG, le coût de la certification est mutualisé, voire porté en partie par l’organisation. Pour un collectif de vingt agriculteurs, le coût total est estimé à 178 € par an et par exploitant.

En certification individuelle, Certis vient tous les deux ans sur l’exploitation vérifier la bonne conformité au cahier des charges. Le coût d’une certification individuelle est de 520 € HT tous les deux ans auxquels s’ajoutent 100 € de redevance annuelle à l’Afac-Agroforesteries.